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Trophée Protos de France: Plateau Philippe Streiff : quand Angoulême ressuscite l’esprit de la Coupe de l’Avenir

Le 03/09/2025

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Un parfum de légende sur les Remparts


Chaque mois de septembre, la ville d’Angoulême troque ses bulles de bande dessinée pour l’odeur de l’essence et le vrombissement des moteurs. Le Circuit des Remparts, théâtre urbain unique au monde, attire curieux, passionnés et nostalgiques. Mais en 2025, le rendez-vous prend une dimension particulière : le plateau Philippe Streiff ressuscite la mémoire flamboyante de la Coupe de l’Avenir, née voici bientôt cinquante ans.


Sous un ciel charentais on l'espère d’un bleu lumineux, les pavés vibreront au passage de silhouettes basses et racées. Les spectateurs redécouvriront ces barquettes qui, dans les années 70 et 80, incarnaient une certaine idée du sport automobile français : accessible, inventif, passionné.


Une coupe née de la débrouille et de l’audace

Pour comprendre l’émotion, il faut remonter à l’hiver 1975. La crise pétrolière a frappé fort : compétitions suspendues, paddocks désertés, passion en berne. Dans les colonnes du magazine Échappement, un lecteur lance une idée simple : pourquoi ne pas créer une formule où l’on courrait avec une mécanique commune, bon marché, mais où l’imagination des châssis resterait libre ?


La base choisie sera la Simca 1000 Rallye II, voiture populaire et sportive de la jeunesse française. On conserve son moteur, sa boîte, ses trains roulants. Tout le reste peut être réinventé. Des artisans, surnommés à l’époque “constructeurs sans patente”, se lancent. Le rêve devient réalité : en 1976, le premier départ est donné à Montlhéry.


De là naît une aventure de quinze saisons, jalonnée de victoires, de duels acharnés, de drames aussi. Une formule qui, sans jamais rivaliser avec les budgets des grandes écuries, a su captiver un public avide d’authenticité.


Les grandes heures de la Coupe

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Les années Simca (1976-1980) sont celles de l’expérimentation. Les GERI et MARCADIER dominent les grilles, bientôt rejoints par ARC, dont le style révolutionne la discipline.


En 1981, l’ère Alfa Romeo débute. Les moteurs boxer changent la donne. D’abord fragile, la formule retrouve vite sa vigueur, et dès 1982, les plateaux se densifient. Les spectateurs affluent, attirés par un spectacle de plus en plus relevé.


De 1986 à 1989, c’est l’âge d’or. Les ARC raflent presque tout, Gérard Cardinaud devient une légende, et la formule s’institutionnalise. On parle de “Coupe de France Sport Proto”, des sponsors arrivent, et l’un des cinq meilleurs du championnat se voit même offrir un volant en Formule 3B. L’esprit d’atelier subsiste, mais la coupe touche alors au professionnalisme.

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Puis vient 1990. Les organisateurs introduisent le V6 Alfa Romeo et des boîtes Hewland. Les coûts explosent, l’accessibilité disparaît. La Coupe s’éteint.


Angoulême 2025 : la flamme ravivée

En 2026, la Coupe de l’Avenir soufflera officiellement ses 50 bougies. Mais à Angoulême, on prend les devants. Sous le nom de plateau Philippe Streiff, hommage au vainqueur 1977 devenu pilote de F1, une vingtaine de barquettes reprennent vie.


La magie est totale. On y retrouve les lignes fluides des ARC, les élégantes GERI, les rares LEGALLEN, les MAMBO qui rappellent Streiff, les MERLIN au palmarès impressionnant, sans oublier la curiosité URBAN ou encore la unique SIGMA. Certaines sont d’origine, patinées par le temps. D’autres ont été restaurées jusqu’au moindre boulon. Mais toutes dégagent une authenticité brute, qui séduit immédiatement le public.


Zoom sur les constructeurs : un patrimoine roulant


ARC – Signées Michel Faure, elles incarnent l’élégance et l’efficacité. De la MF2 à la MF16, elles domineront douze années durant. Huit exemplaires sont présents à Angoulême, dont la MF16 pilotée par Aurélien Comte, fils d’Alain, et la MF12 d’Élodie Durand, seule femme du plateau.

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GERI – Issues de l’aventure Geriplast, les GERI firent la transition entre artisanat et semi-industrie. Trois exemplaires sont engagés, dont la RB14 restaurée par Jérôme Lefieux.

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MAMBO & SIMKIT – Intimement liées à Philippe Streiff, elles incarnent son souvenir. La Mambo LF277, ex-voiture personnelle du pilote, est désormais entre les mains d’Éric Comba.

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MERLIN – Construites dès 1985, elles représentaient la relève face aux ARC. La MP88 de Frédéric Viguié, victorieuse à Angoulême en 2016, est en piste.

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LEGALLEN – Rareté absolue, la LLG82 d’Olivier Tabone rappelle l’histoire d’un constructeur passionné, qui a produit une trentaine de voitures seulement.

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URBAN – Unique, fine, discrète, la barquette construite par Martial Urban illustre l’audace solitaire des “constructeurs sans patente”.

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SIGMA – Prototype isolé, basé sur un châssis LRP, piloté aujourd’hui par Jacques Carrion, témoin d’une créativité sans frontières.

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MARCADIER – L’un des noms mythiques de l’artisanat français. Présent à Angoulême avec une Canam de 1977, pilotée par Serge Bonhommet.

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Les visages du plateau : des légendes aux passionnés

Le charme du plateau tient autant aux voitures qu’à ceux qui les pilotent.

  • Gérard Cardinaud, quintuple vainqueur de la Coupe, est la mémoire vivante de la discipline.

  • Aurélien Comte, pilote pro et champion de WTCR, incarne la relève et la continuité familiale.

  • Élodie Durand, seule femme du plateau, fait honneur à sa lignée et à sa ville natale.

  • François Didier-Chollat, 78 ans, gentleman driver tardif, mène pourtant la catégorie TPF3 en 2025. Une leçon de passion et de ténacité.

  • Frédéric Viguié, accidenté en 2024, revient avec une soif intacte.

  • Olivier Tabone, vainqueur à répétition, continue d’animer les plateaux.

  • Des collectionneurs passionnés comme Jean-Luc Mainguy (Simkit), Pascal Sadorge (SMS B16), Jérôme Lefieux (GERI RB14) redonnent vie à des trésors mécaniques.


Chaque pilote a son histoire, parfois liée à un héritage familial, parfois née d’une passion tardive, mais tous partagent la même étincelle : celle de faire rouler un pan d’histoire.


Une course, un championnat, un enjeu

Le plateau Philippe Streiff n’est pas qu’une commémoration. La course d’Angoulême compte pour le Trophée Protos de France, championnat moderne et historique organisé par l’Avenircup. Les spectateurs assisteront donc à un véritable affrontement : points à prendre, places à défendre, prestige à conserver.


À la clé, le titre FFSA et une remise officielle à Paris. Une reconnaissance qui donne à cette manche charentaise une saveur particulière.


Une ambiance hors du temps

Dans les paddocks improvisés autour des Remparts, les scènes sont saisissantes. Des mécaniciens ajustent une carburation, des pilotes enfilent leurs combinaisons, des enfants observent les voitures comme des jouets vivants. L’odeur d’essence se mêle aux effluves de vin chaud et de spécialités locales.


Quand le drapeau s’abaisse, les moteurs Alfa, Simca ou préparés hurlent à l’unisson. Le bruit rebondit contre les façades, les spectateurs se bouchent les oreilles autant qu’ils applaudissent. On se croirait revenu quarante ans en arrière, à une époque où le sport auto avait ce parfum brut, sans artifices.


Un patrimoine vivant

Le plateau Philippe Streiff n’est pas qu’une parenthèse nostalgique. C’est la preuve éclatante que l’histoire du sport automobile français est vivante, roulante, vibrante. Les barquettes de la Coupe de l’Avenir ne sont pas des pièces de musée : elles courent, elles luttent, elles gagnent encore.


Et quand, au soir d’Angoulême, les spectateurs quitteront les Remparts, un sourire accroché aux lèvres, une certitude demeure : l’esprit de la Coupe de l’Avenir n’a jamais cessé d’exister.


D'après dossier de presse Michel Martinucci AVENIRCUP, TROPHEE PROTOS DE FRANCE, à télécharger ci-dessous




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Serge Delaissieux est rédacteur pour Circuits Infos. Spécialiste des compétitions sur circuit, il met en lumière l’actualité du sport automobile français avec rigueur et passion.

Serge Delaissieux est rédacteur pour Circuits Infos. Spécialiste des compétitions sur circuit, il met en lumière l’actualité du sport automobile français avec rigueur et passion.

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